ETRE CITOYEN !

Nous le sommes par le fait de notre république qui reconnaît chaque membre de celle-ci comme citoyen et lui donne des droits et devoirs. D’abord il est nécessaire de pouvoir jouir de ses droits civiques et de ne pas être l’objet de condamnations qui en privent. Par ailleurs pour exercer de plein droit la loi oblige à être « Français », le fait de résider, de travailler, de cotiser aux divers systèmes sociaux ne suffisent pas pour être reconnu comme membre du collectif national et avoir le statut de citoyen. Certes l’Europe a assouplie cette règle en permettant pour certains scrutins la possibilité à des non « Français » de participer à des élections locales. Le débat est d’ailleurs largement ouvert et depuis longtemps sur le sujet. C’est une autre question sur la citoyenneté, elle fait son chemin.

Etre citoyen c’est d’abord connaître les droits et devoirs qui s’attachent à ce statut. Combien de nos contemporains connaissent ceux là ? Combien les exercent ? Il existe un déficit de formation et d’éducation sur ce sujet, où en est l’éducation populaire !

Etre citoyen ce n’est pas seulement exprimer un vote quasi annule selon les besoins constitutionnels, même si cette première étape est indispensable et que l’abstention est la lèpre de la démocratie. Combien se sont sacrifiés par le sang pour notre démocratie, c’est un affront à tous les combattants de la liberté que de mépriser par l’abstention leurs luttes libératrices.

Au-delà du vote, indispensable, l’action citoyenne dispose d’un champ d’expression et d’action extrêmement vaste, celui de l’application de la loi. Combien sont ceux qui interpellent élus, hauts fonctionnaires pour faire respecter la loi chaque fois qu’elle est bafouée? Très peu. Le niveau le plus proche où cela peut s’exercer est celui de la commune. Une majorité d’administrés imaginent que son Maire à tous les droits, non il est comme chacun soumis à des lois, au code des collectivités territoriales et se doit de respecter ceux-ci. Un simple exemple, combien de communes respectent l’obligation de mettre à disposition de tout un chacun des panneaux d’affichage libre ? Elles sont nombreuses. Combien de citoyens revendiquent auprès des Maires concernés, du Sous Préfet et du tribunal administratif ? Quasiment aucun alors que cette revendication est systématiquement satisfaite si la démarche est faite. Hors en dehors des festivités locales, l’affichage libre est un des premier moyen d’expression citoyen gratuit et à la vue de tous et non réservé à l’expression partisane. Cela vaut pour tous les niveaux d’administration, de délibération des élus du local au national. Il y a de l’espace pour l’expression citoyenne. La dynamique associative illustre largement cette dimension.

Alors pourquoi cette impression de non citoyenneté exprimée, exercée, revendiquée. Un premier indicateur largement exploité est celui de l’abstention. Pour ce qui me concerne cette montée de l’abstention est corrélée à l’explosion de la pauvreté, de la misère, de l’exclusion. Découragement, rejet, isolement, désabusement, fatigue, harassement sont des facteurs qui éloignent de la socialisation, de l’appartenance à une société. C’est le prix du chômage organisé de la précarité institutionnalisée, que ceux qui ont provoqué cela n’aient pas la morgue de se lamenter devant l’abstentionnisme, ils en sont les organisateurs.

Il y a la tarte à la crème du « tous pourris » concernant les politiques qui serait une cause de la désaffection citoyenne. Quelle hypocrisie ! Certes, il y a des comportements inacceptables de la part de certains élus qui font les choux gras des médias, mais cela ne fait que cacher les méfaits, abus, escroqueries pratiqués quotidiennement dans le privé et qui infligent souffrances et asservissement au plus grand nombre.

Par contre, oui, je suis intraitable fasse à certains comportements de politiques et d’élus, le non respect de la parité qu’elle soit obligatoire ou non. Le cumul des mandats, qu’il soit interdit ou non, alors que ces classes sont unanimes pour défendre ces positions. L’absence de compte rendu de mandats est la règle, l’application de la démocratie à minima est aussi de mise.

Je m’en arrêterais là pour ce jour en concluant que rien est inéluctable contrairement au discours ambiant où toute décision est accompagnée du lamentable « on ne peut pas faire autrement ».

Bien le bonjour chez-vous!
T.T.