"Il y a d'un côté ceux dont on attendait qu'ils signent et qui ont effectivement signé (CGC), de l'autre ceux qui auraient pu signer mais ne l'ont pas fait (CFDT). Et enfin ceux qui n'auraient jamais dû parapher l'accord sur l'annualisation du temps de travail mais s'y sont quand même résolus (CGT). Au centre logistique de Mercedes-Benz, sur la zone d'activités de l'aérodrome Ouest, à Rouvignies, le paysage syndical morcelé est tout proche de l'atomisation depuis que les 35 heures sont officiellement enterrées."
Un gauchiste radical, un illuminé de l'indignation? Non, le journal "La Voix du Nord" qualifiée de droitière par ceux-là même qu'elle fustige dés le titre de l'article,
"Au centre logistique de Mercedes-Benz, l'enterrement des trente-cinq heures acté dans la cacophonie syndicale"
Photo La Voix du Nord
L'article:
À la CFDT, on assume une position qui contraste a priori avec celle des délégués centraux. « Ils avaient signé par sécurité » afin d'éviter la stricte application de la loi (aux termes de laquelle une entreprise peut jouer sur une amplitude horaire allant de 0 à... 48 heures hebdomadaires), explique Benoît Mercier, coiffé de la double casquette de délégué syndical et de délégué du personnel. Libre ensuite aux représentants de la confédération, sur chacun des sites Mercedes, de négocier comme ils l'entendaient avec leur direction. L'accord qui s'applique aux 168 salariés prouvysiens depuis le 4 juillet (quatre ont refusé de signer l'avenant au contrat de travail), et jusqu'à la fin de l'année, va moins loin dans la flexibilité que l'accord cadre, l'amplitude horaire ayant été ramenée de sept à quatre heures. C'est-à-dire que les semaines de travail n'iront jamais en deçà de 34 heures et jamais au-delà de 38.
Malgré tout, la CFDT avait émis des souhaits dont la direction, représentée par Joëlle Schroeck depuis le début de l'année, n'a pas tenu compte lors d'une négociation menée au pas de charge, en à peine deux mois, vu le temps qui avait été passé (perdu, juge la CFDT) à discuter l'accord central, plus d'un an durant entre décembre 2009 et l'hiver 2011. « On avait demandé une compensation financière. » Le paiement du quart d'heure de pause ? Refusé. Le délai de prévenance d'un mois ? Refusé. Benoît Mercier, qui se dit ouvert à la discussion, a consulté ses militants et fait le tour des services du centre de logistique avant de décider qu'il ne signerait pas.
L'ennui, c'est qu'Alain Vandeville justifie de la même tournée des popotes pour expliquer qu'il a signé, lui. Le délégué syndical CGT ne devrait plus l'être très longtemps. En prenant cette décision, en solitaire, il aurait pris tout le monde de court, et surtout provoqué l'ire de ses petits camarades. Selon nos informations, la section Mercedes-Benz réunirait l'ensemble de ses adhérents sous quinzaine pour désigner son successeur, à choisir entre Karim Bouzera, secrétaire du comité d'entreprise et délégué du personnel, et Ludovic Rosier. Le plus cocasse, dans l'histoire, est peut-être que la CGT soit la seule des organisations syndicales dites représentatives à l'échelon national chez Mercedes-Benz (au même titre que FO, la CFDT, la CFTC et la CGC) à avoir refusé de signer l'accord central sur l'annualisation du temps de travail. •
SÉBASTIEN CHÉDOZEAU
L'HUMEUR
Dans le même temps où l'UMP en "réflexion?" ose proposer la suppression de la durée du travail légale égale pour tous les travailleurs, pire des attaques contre les acquis sociaux et des plus anciens "le temps de travail" voila que syndicats de tout bord à la rescousse d'une entreprise on ne peut plus emblématiqe de la richesse ostentatoire et du capitalisme ravageur, viennent abonder, modéliser ce funeste projet. Voila qui pose l'urgence d'une convergence dans les relations entre politique "LA" et syndicats "LES" afin que paroles et actes, discours et actions soient en cohérence aux service des travailleurs et pas de la finance par des gains de productivité aux seul service de la finance.
Colère!
Epilogue
Mouvement de grève hier chez Mercedes-Benz, à Prouvy
La Voix du Nord jeudi 18.11.2010, 05:16
Les grévistes ont brûlé des palettes dès 14 heures hier. PHOTO JOHAN BEN AZZOUZ
Le ras-le-bol au centre logistique Mercedes-Benz à Prouvy. Voilà plusieurs mois qu'avec leur direction parisienne, les représentants syndicaux ont entrepris une renégociation des 35 heures.
Alors que la date butoir approche (fin mars), « on n'avance pas » dans les accords « cadre », déplore Alain Vandeville (CGT), qui aimerait « qu'on discute enfin du site de Valenciennes », à travers les accords « site ». « On en a marre du dialogue de sourds », indiquait Frédéric Demarque (Sud). Ils étaient 70 salariés hier à participer à la grève enclenchée dès 14 h, pour « donner un avertissement à notre direction », dixit Benoît Mercier (CFDT).
L'intersyndicale revendique notamment que le temps de pause de quinze minutes soit payé, qu'un planning prévisionnel soit établi à l'année ou encore que les jours enfants malades ne soient pas considérés comme des absences. Elle n'excluait pas d'autre mouvement, « si on n'est pas entendus ». •
Bien le bonjour chez-vous!
T.T.
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